Jardins potagers de Termignon. Prise de vue à proximité de la chapelle de la Visitation.

30/03/2006
Présentation
Les habitants de Termignon cultivent leurs jardins potagers dans une zone inondable et marécageuse entre deux cours d'eau : le Doron de Termignon d'une part, torrent de montagne descendant des zones d'alpages, et l'Arc d'autre part, qui parcourt toute la haute Maurienne. Derrière un apparent fouillis, l'espace des jardins est strictement structuré. Au premier plan, les parcelles individuelles, où la terre est butée pour isoler les légumes des rongeurs, clôturée pour les protéger des sangliers ou autre animal gourmand plus que de la convoitise des voisins. Le ruisseau entre les touffes herbues des parcelles abandonnées, au centre, draine plus qu'il n'irrigue. Une source ferrugineuse sourd juste à gauche hors champ de la photographie. Des canaux entraînent ensuite l'eau vers l'Arc en passant au besoin sous les rues et même dans les caves de quelques maisons de Termignon. Dans certaines d'entre elles, le « glouglou » se fait entendre sous les pieds et l'on y observe même des truites.
Au-delà de la route, au pied et à gauche de la grande bâtisse, d'autres jardins étaient munis d'une remise et clos de murs pour se protéger du vent. L'attribution très ancienne à cet espace d'une fonction potagère optimise parfaitement ses ressources : proche des maisons, moyennement exposé, en zone inondable donc non constructible, il complète parfaitement une autre zone de jardins, fruitiers eux, situés de l'autre côté du village, exposés plein sud dans une boucle de l'Arc et abrités des vents par de hauts murs. Comme dans des régions plus septentrionales, les arbres fruitiers sont conduits en espaliers sur ces murs, dont ils captent la chaleur. Et c'est ainsi que Termignon produisait ses fruits.
Quant aux jardins potagers, ils ne sont plus tous cultivés, attirent des oiseaux et abritent la ponte des grenouilles rousses. (France Harvois, 2009)