Au 1er plan, les maisons des hameaux du Villard dessous (à gauche) et du Villard dessus (à droite). Au 2e plan, l'église Saint-Sigismond de Champagny-en-Vanoise et son cimetière. Tout au fond, la pointe de Villeneuve. Prise de vue depuis le Villard dessus, direction sud-sud-est.
10/06/2007
10/06/2007
Présentation
L'église Saint-Sigismond de Champagny-en-Vanoise et son cimetière sont construits sur un rocher de gypse qui apparaît au centre de l'image. Les bâtisseurs estimaient sans doute trouver là un terrain sûr mais l'avenir a prouvé le contraire : si le cimetière n'entoure pas l'église, comme à l'ordinaire, c'est que le terrain s'est justement avéré instable. L'église est d'ailleurs reconstruite en 1648 puis en 1689, ce qui n'empêche pas le clocher de quitter sa verticale et de pencher vers la gauche à cause des tassements du sol. Saint-Sigismond, roi burgonde devenu martyr au début du VIème siècle après J.-C. a laissé son nom à plusieurs églises de Savoie. Visible de loin sur son promontoire, celle de Champagny comporte entre autres pièces de mobilier liturgique, un retable baroque classé monument historique. Pivot de la vie du village, l'église est l'édifice sur lequel se concentrent les regards et les dons en argent. Les ornements, les sculptures, les réparations sont payés par les villageois, désireux d'offrir à leur paroisse les plus belles pièces et de gagner la vie éternelle grâce à leur générosité. Autour du cimetière, agrandi récemment, la prairie est pâturée : elle est classée Zone Agricole Réservée dans le Plan Local d'Urbanisme, le PLU. À Champagny, il est nettement orienté vers le soutien aux sept agriculteurs du village et la conservation de l'allure de bourg de montagne, en habitat groupé. Entretenue, la prairie conduit l'œil vers l'église, mise en valeur et éclairée la nuit. Tout autour, les maisons des hameaux de Villard-Dessous à gauche et de Villard-Dessus à droite, regardent vers l'aval, toits orientés dans la même direction, serrées pour créer l'hiver des ponts de neige des unes aux autres et surtout ne pas gaspiller la terre agricole. Le village de 1970 s'est transformé en une « station village » de 4000 lits touristiques en gardant unité et harmonie. Objectif atteint grâce à un cahier des charges urbanistique précis, qui définit pour chaque nouvelle construction sa taille maximale (échelle et volumétrie), ses caractéristiques d'aspect (matériaux, débords et pente des toits…), son orientation etc. Ainsi, lorsqu'un chantier débute, comme ici au premier plan de l'image, ne suscite-t-il pas l'inquiétude d'un changement radical ou la crainte d'une défiguration du paysage. L'économie prospère des sports d'hiver conjuguée à la qualité environnementale du village repeuplent Champagny depuis la création de la station de ski en 1971. De jeunes actifs qui auraient décidé il y a 40 ans de partir font aujourd'hui le choix de rester vivre au pays. (France Harvois, 2009)