Le village d'Avrieux, au cœur d'un paysage marqué par la déprise agricole. Au 1er plan, le toit de la centrale hydroélectrique qui turbine l'eau en provenance du barrage de Plan d'Amont. Prise de vue depuis la piste forestière située à droite avant l'entrée dans le village, Avrieux, direction nord.
15/06/2007
15/06/2011
15/06/2007
15/06/2011
27/06/2012
28/05/2015
Présentation
Avrieux a gardé très longtemps son allure de bourg de montagne aux lisières nettes : les maisons donnaient alors sur les terres cultivées, elles-mêmes suivies des prairies de fauche plus haut dans la pente. Aujourd'hui la déprise agricole se lit nettement sur les terres derrière le village. Aux maisons du vieux centre, groupées autour de l'église, s'ajoutent dès la fin du XXe siècle une première urbanisation liée à l'exploitation de l'hydroélectricité. Puis en 1956, est construit le barrage de plan d'Amont : l'eau de la retenue (8 millions de m3) est turbinée dans l'usine hydroélectrique dont nous voyons le long toit gris au premier plan, sur le bord de l'Arc. Immédiatement à sa droite deux pylônes métalliques convoient l'électricité produite. EDF construit alors des maisons pour son personnel, les deux maisons blanches au premier plan derrière les arbres. En 1950, une soufflerie récupérée comme prise de guerre en Autriche est installée sur la commune, grâce entre autres à la proximité d'une énergie électrique renouvelable et abondante. La soufflerie de l'ONERA, l'Office National d'Études et de Recherches Aéronautiques produit directement son électricité grâce à sa propre turbine alimentée par les eaux du barrage de Plan d'Aval. Avrieux s'agrandit encore, pour loger les nouveaux arrivants. D'autant plus que la proximité de Modane et de ses usines permet aux ouvriers de continuer à s'occuper partiellement de leurs terres. Mais sur cette photographie, c'est au final la disparition annoncée de la civilisation agropastorale que l'on lit, et la transition d'une économie majoritairement agricole, primaire, vers une économie secondaire, de type industriel, puis tertiaire, une économie dominante de services. Les terres cultivées sont remplacées par des lotissements de maisons individuelles. Autrefois regroupé dans un bourg pour laisser libres les précieuses et rares terres cultivables de montagne, l'habitat mitoyen nourrissait le lien social. Partager l'espace, s'entendre pour le gérer, organiser la place des populations humaines… ces préoccupations n'ont plus lieu d'être aujourd'hui. L'habitat contemporain reflète la montée de l'individualisme social et la recomposition des tissus de solidarité. (France Harvois, 2009)