Le ruisseau de la Madeleine. Prise de vue en direction du nord, depuis le le Pont Lapouge.
01/10/2006
01/10/2006
Présentation
Le ruisseau de la Madeleine qui cascade joyeusement pour rejoindre l'Arc dans la vallée ne fait pas plus de 80 cm de large sur cette photographie. Aujourdhui, il ne présente plus du tout le même visage, depuis qu'a eu lieu la crue torrentielle des 28 et 29 mai 2008 : à ce même endroit, sur le pont Lapouge, c'est aujourd'hui un canyon de plusieurs mètres de profondeur. En mai 2008, un vent chaud de foehn, la fonte printanière de la neige et de fortes pluies ininterrompues pendant une semaine accumulent l'eau dans le sol sous forme de poche dans le ravin de la Madeleine, poche qui crève le 29 mai dans la matinée. Une vague de boue arrache les berges, se charge de pierres et d'arbres, descend sur Lanslebourg, traverse l'Arc et parvient jusqu'aux premières maisons en bordure du village. La digue cinquantenaire est fragilisée, elle sera emportée par l'eau un peu plus tard. Mais pour l'heure, avant la crue, le ruisseau serpente entre les mélèzes de la grande forêt de l'Arc sur le versant exposé au nord, mélèze dont une branche jaunie sur le bord gauche de la photographie nous rappelle qu'il est le seul conifère dont les aiguilles changent de couleur en automne et tombent en hiver. Le 1er octobre 2006, jour de la prise de vue initiale, cette forêt et cette zone se situent dans un périmètre où la commune de Lanslebourg projette de nombreux aménagements dans le cadre de l'UTN (Unité Touristique Nouvelle) de la Turra : un télésiège débrayable, un télésiège fixe et de nouvelles pistes pour relier les domaines skiables de Termignon et de Val-Cenis au sein du grand ensemble Val Cenis-Vanoise. Le but est de dépasser les 100 kilomètres de pistes, seuil au-delà duquel se déplace la clientèle internationale. Cet équipement devrait le porter à 130 kilomètres. En avril 2009, cette liaison est achevée. Ski sur l'Ubac, plus ombragé, et agriculture sur l'Adret, le versant ensoleillé en face de nous sur l'image : cette spécialisation classique de l'espace de montagne se vérifie parfaitement ici. Sur le versant opposé, une forêt de pins sylvestres s'est installée sur la partie inférieure du versant, visible au débouché du ravin. Cette forêt surmontée de pessières sèches, forêt d'épicéas, est une variante plus sèche d'autres pessières. Trois agriculteurs de Lanslebourg se partagent l'exploitation du versant. À mi-pente, les anciens secteurs de montagnettes, pâturés autrefois aux intersaisons, sont aujourd'hui délaissés et ont tendance à s'enfricher. Le haut de la pente jusqu'à la crête se trouve dans le cœur du Parc national de la Vanoise, la limite avec l'aire optimale d'adhésion passant à environ 2100 mètres d'altitude. (France Harvois, 2009)