Le chef-lieu de Planay, le hameau Chambéranger, le Grand Bec, la Pointe de la Vuzelle et la Pointe de Leschaux.
c. 1950
06/10/2008
c. 1950
06/10/2008
03/10/2011
20/10/2014
12/10/2017
Présentation
Au 1er pl., le chef-lieu de Planay. Plus haut, au 2e plan, le hameau classé de Chambéranger. Au fond, le Grand Bec (à gauche), la Pointe de la Vuzelle et la Pointe de Leschaux (à droite). Prise de vue en direction de l'est, depuis le sommet du pré de la Foyère, en rive gauche du Doron de Pralognan.
Témoignages
LA RECOLONISATION FORESTIERE L’observateur immédiat (garde-moniteur) La reconduction de la photo n’a pu être faite précisément depuis l’endroit de la prise de vue initiale, à cause de la recolonisation forestière. (Christophe Gotti) L’historien : Hormis la fermeture du paysage agropastoral, imputable à une déprise agricole quasi-totale, le cours de choses semble « faussement » immuable. L’habitat qui s’est développé, peu ou prou, à la naissance d’une aventure industrielle électrochimique de près d’un siècle (1898-1984), s’avère en effet d’une remarquable stabilité dans son emprise au sol. Les installations et bâtiments d’exploitation et de logements ouvriers ayant disparu, ne subsiste de ce passé voué à l’électrochimie qu’un noyau urbain monumental manifestement disproportionné, constitué de l’église de la mairie-école et de quelques immeubles collectifs. (Jean-Pierre Petit et PNV) L'urbaniste : Si le parcours des remues et l’écoulement gravitaire des eaux communément utiles (abreuvage, assainissement, irrigation, force, refroidissement…) avaient tendance à développer les villages traditionnels dans le sens de la pente, comme à Chambéranger, le remplacement du mulet par l’automobile a commandé, comme au chef-lieu de Planay, un développement plutôt horizontal, le long des rampes carrossables douces et des réseaux de distribution associés. On pourrait lire aussi dans le détail l’influence des règlements d’urbanisme actuels, à commencer par les contraintes de la Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager, qui contribuent à conserver la morphologie et le caractère de Chambéranger. (Jean-Pierre Petit et PNV) L'architecte : A côté des anciens logements ouvriers, dont l’architecture, ou plutôt l’absence d’architecture traduit une volonté utilitaire et collective, apparaît un phénomène de chalétisation, sans doute sous l’influence de Pralognan et de Courchevel où travaille une partie des Planerins, qui consiste soit à reproduire le chalet de skieur - modèle traditionnel réinterprété par l’architecte Henri-Jacques Le Même - soit, pour les bâtiments préexistants, à s’y référer par un bardage en bois des étages supérieurs. L’église Notre-Dame-de-l'Assomption (architecte A. Serraz), reconstruite à l'emplacement de l'ancienne démolie en 1971 pour cause de désordres irréparables, contraste évidemment par sa modernité, mais s’insère toutefois dans le paysage grâce à son parement de pierre et sa silhouette imitant les montagnes avoisinantes, tout en signifiant l’élan spirituel ou des mains priantes, comme l’imaginait l’évêque Bontemps lors de l’inauguration en 1973. (Jean-Pierre Petit et PNV) L'ingénieur : C’est d’abord la question des risques naturels qui saute aux yeux. Le versant apparaît très dégradé sur la photo ancienne, mais ce qui ne se voit pas, mais peut se deviner, s’avère aussi déterminant pour le paysage. La rupture d’une moraine a provoqué l’inondation du village, un glissement menace la route et déjà la déforme, et le versant opposé est extrêmement avalancheux. Dans ces accidents naturels, la responsabilité humaine est souvent engagée. Des mesures publiques ont été prises dès le XIXe siècle pour lutter directement contre les effets érosifs induits par une surexploitation des terres liée à une économie pastorale au service d’une démographie expansive. Il s’agit notamment des lois de Restauration des terrains en montagne, qui ont conduit à des replantations d’arbres alors très discutées. Mais la chute démographique depuis le pic de 1860, ainsi que les mutations économiques et les limitations de la Politique agricole commune, ont indirectement aidé à la reprise de la végétation, et donc, à la stabilité des sols. (Jean-Pierre Feuvrier) L’agronome : La partie anciennement cultivée et fauchée est aujourd’hui, sciemment ou non, abandonnée. Quelle perspective dans ce cas pour le paysage ? Selon une étude réalisée par l’Institut national de la recherche agronomique, une exploitation sylvo-pastorale sur le modèle jurassien de 100 à 150 tiges à l’hectare se révèlerait profitable au site comme à l’activité pastorale, compte tenu de la grande valeur alimentaire de ce milieu. (Bruno Bletton)