Barrage-poids du Lac du Mont Cenis. Au 1er plan, un ouvrage anti-char datant du dernier conflit franco-italien. Au 2e plan, derrière la digue, le fort de Variselle. Au fond à droite, on devine le Col du Petit Mont Cenis. Prise de vue en direction du sud-ouest, près de la route RD1006.
2007 (16 juin)
2010 (06 juillet)
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18/07/2016
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Présentation
Le Col du Mont-CenisVers 1800, le Col du Mont-Cenis est terre piémontaise. Non pas italienne, car sur l'autre versant des Alpes, les régions et les grandes familles ne se sont pas encore unifiées en une nation commune. Et pour l'heure, assise sur le Mont-Cenis comme un cavalier sur sa selle, la Maison de Piémont–Sardaigne règne de Genève à Turin et de Bourg-en-Bresse à Mâcon. Le fort de Variselle, posé sur la butte à l'arrière-plan, est construit à cette époque pour surveiller l'accès au col secondaire du Petit Mont-Cenis, auquel conduit à droite le vallon du même nom. Au premier plan, les murs de pierre, précis et à la facture soignée comme un traité de guerre, témoignent de l'attention militaire pour ce passage d'importance européenne. Cette route conduit depuis 2000 ans les pas des pèlerins chrétiens vers Rome. Le long mur du barrage retient l'eau du lac du Mont-Cenis, qui sera turbinée en électricité, comme en témoigne le petit bâtiment EDF au bout de la retenue. Ce que l'on ne voit pas en revanche, c'est le complexe réseau souterrain qui mène ces eaux vers les lacs de barrage de Tignes, de Plan d'amont, Plan d'aval et vers l'Italie. Alpages de qualité convoités depuis le Moyen Age, les montagnes du Mont-Cenis voient en juin monter des vallées françaises les vaches de race tarine et abondance et aussi les troupeaux italiens de races bien différentes. Ce sont elles qui broutent au premier plan. Deux fois par jour elles se dirigent vers la machine à traire électrique et mobile le long du sentier pour délivrer un lait savoureux, au goût de noisette et violette, matière première pour la fabrication du Beaufort et de la tomme. La flore particulièrement riche du Mont-Cenis est favorisée par la très grande diversité des roches donc des substrats, par les abondantes précipitations que véhicule la Lombarde, qui souffle en remontant de Turin jusqu'au col. La saponaire jaune s'en réjouit comme bien d'autres espèces endémiques. Si ces troupeaux bovins venaient à diminuer, des arbustes comme les aulnes, les saules ou les bouleaux continueraient à pousser et replieraient en quelques années le large éventail des espèces présentes comme sur la presqu'île de Variselle. Un autre écosystème s'étendrait alors : une lande, favorable au lagopède et au tétras-lyre, le petit coq de bruyère. (France Harvois, 2009)
Témoignages
• PNV : Vestiges d’architecture militaire réalisée par les Piémontais vers 1800, très bonne qualité. Si la pression du pâturage diminue, évolution vers la fermeture arbustive, saules, aulnes. • PNV, Damien Hémeray : Zone encore très pâturée, secteur beaufort, vaches Taurines et Abondance. Au premier plan, machine à traire. Au fond, grande zone en arrêté de protection de biotope dont le Parc est gestionnaire. Quelques espèces endémiques dont la saponaire jaune. Très grande richesse floristique grâce à la diversité des roches et aux remontées italiennes véhiculées par la Lombarde. Les eaux du lac sont dirigées sur le lac de Tignes ainsi que sur les lacs de Plan d’amont et Plan d’aval par un système de réseau hydraulique souterrain très complexe. (recueilli par Caroline Mollie, 2008)