Le hameau d'Avérole. Au fond la chapelle Saint-Pierre. Prise de vue en direction du nord-est, depuis le bord de la route.
2006 (11 juin)
2009 (06 octobre)
2006
2009
2012
2015
Présentation
Cette photographie du hameau d'Avérole rassemble les quatre types de patrimoine : monumental, vernaculaire (de la vie quotidienne) vivant et paysager. La chapelle Saint-Pierre d'Avérole, grande et spacieuse, a été construite par les habitants du hameau, trop éloigné de l'église de Bessans, leur chef-lieu pour que les habitants puissent se rendre régulièrement à la messe. Inscrite depuis 1996 à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, les toitures de la chapelle ont été refaites en 2002 (il pleuvait dedans), puis les enduits jusqu'en 2007, avec l'étroite collaboration des habitants et de l'Association des Amis du hameau d'Avérole (130 adhérents). La cure attenante, édifiée en 1762 sur des terres données par les paysans, a servi après la révolution d'école jusqu'en 1914 puis d'étable. Au début des travaux de restauration, la couche de fumier atteignait un mètre de haut et les poutres s'étaient effondrées. La cure abrite aujourd'hui une salle d'exposition. L'oratoire devant la chapelle abritait une statue de Sainte-Thérèse maintenant disparue. La croix de mission à droite du clocher date de 1894, plantée lors des « missions » de réévangélisation des campagnes françaises par l'Èglise catholique. Si la restauration architecturale est un modèle du genre, elle affecté les petits animaux qui avaient au fil du temps trouvé à nicher dans les anfractuosités des murs abandonnés de la chapelle : mulots, reptiles, rouge-queue, martinets, hirondelles ont dû aller se chercher ailleurs de nouveaux habitats. Dans les murets de pierres sèches du premier plan par exemple, limites de parcelle en même temps que murs d'épierrement, aujourd'hui remplacés par des piquets de clôtures mobiles en plastique blanc. Ce sont avec les bidons de lait les seuls éléments contemporains de cette image. Un agriculteur exploite donc encore les terres d'Avérole : le lait de ses vaches part en coopérative pour la fabrication du fromage. Au début du XXe siècle vivaient ici 26 familles, dans des maisons semblables à celle située à gauche de la photographie. La suspente en façade destinée à faire sécher bois et bouses pour le chauffage est un élément architectural typique de haute Maurienne; les cadres peints autour des ouvertures témoignent aussi d'un influence sarde très nette. Il faut dire que la route devant nous, même si elle n'est goudronnée que depuis 1961, est l'un des principaux itinéraires transversaux des Alpes Intérieures. Il commande l'accès au massif de l'Albaron et donc conduit aux cols de l'Autaret, d'Arnès et au Colerin, qui ouvre l'accès à Turin. C'est d'ailleurs par cette route, plus discrète que celle du Mont-Cenis, que les ducs de Savoie envoyèrent en 1536 le Saint-Suaire de Chambéry à Turin. Aujourd'hui les randonneurs accèdent à Avérole en navette, les voitures n'étant autorisée que pour les professionnels et habitants. (France Harvois, 2009)