Le lac des Vaches dans le vallon de la Glière, au pied de la Grande Casse.
2007 (09 juin)
2007
Présentation
Dans le vallon de la Glière, voici le lac des Vaches, qui pourrait tirer son nom non pas des ruminants mais du vocable vatz, gué ou passage en savoyard. L'itinéraire qui le traverse en son milieu et sur lequel nous voyons passer deux randonneurs est pavé de larges lauzes (pierres plates), installées là par les Chasseurs Alpins qui fréquentaient la zone pour leurs manœuvres d'été. La place du chemin a varié en fonction de l'englacement. Il grimpe aujourd'hui sur la moraine au-delà du lac pour ensuite se diriger au fond à droite vers le Col de la Vanoise. Mais avant 1880 environ, il contournait le lac sur la rive droite (à gauche sur la photographie). Les moraines du glacier de la Grande Casse en marquent l'extension maximale, au petit âge glaciaire en 1820-1830. Il s'est retiré au point de ne plus être visible aujourd'hui depuis ce point de vue. Cet itinéraire de haute montagne, le plus fréquenté de tous les sentiers du Parc national de la Vanoise, donne accès à un site historique de l'alpinisme en France. Si Pralognan-la-Vanoise a gagné le surnom de « Petit Chamonix », en voici la raison. Par ce chemin, alors simple sente d'alpage, l'anglais Mathews (accompagné du guide d'Argentière Michel Croz, du révérend Bonney, et du chasseur Etienne Favre) est parti en 1860 pour la première ascension de la Grande Casse (dans le brouillard au fond à droite). Avec succès, puisqu'une des deux pointes porte aujourdhui son nom. (les 4 hommes ont d'abord gravi la pointe Mathews, et se sont rendu compte que ce n'était pas le point culminant, qu'ils ont ensuite gravi dans la foulée, de l'autre côté du Cols Grands Couloirs qui sépare les deux pointes). Sa voie d'accès sur la rive droite du glacier des Grands Couloirs est abandonnée depuis maintenant quelques années du fait du réchauffement climatique qui a fait fondre la langue de glace : il faut donc désormais passer en rive gauche. Cette ascension est aussi devenue plus dangereuse, car les crevasses et les chutes de pierre sont aussi plus fréquentes. À droite de l'image, se dresse l'impressionnante paroi calcaire de la face nord de l'Aiguille de la Vanoise (400 mètres), que les grimpeurs entreprennent souvent après une nuit passée au refuge du Col de la Vanoise posé à ses pieds, mais invisible sur la photographie. Chamois, bouquetins, marmottes, lièvres et lagopèdes prospèrent dans cette très vaste zone minérale, en restant cependant à distance du sentier et de la fréquentation touristique. (France Harvois, 2009)