Le quartier du Lavachet, les Almes (au premier plan), le Rosset (devant le lac), avec de gauche à droite : le Rocher de Bellevarde (2827 mètres), la pointe du Lavachet (2652 mètres), la Tovière (2695 mètres). Communes de Tignes et de Val d'Isère. Prise de vue en direction du sud-est, depuis la piste du Glattier, Tignes.
2007 (20 juillet)
2007
Présentation
Dans l'histoire du développement des stations de sports d'hiver, il y a un avant et un après 1977. Avant, des promoteurs puissants et un Etat qui fixe le cap : mettre la montagne à la portée de tous avec le « Plan Neige ». Après, des communes qui se réapproprient les projets les concernant grâce à une nouvelle procédure, celle des Unités Touristiques Nouvelles, les U.T.N. Cette date marque donc la fin des stations dites « intégrées » et le début des villages stations et des chalets en lotissements. Cette image du quartier du Lavachet à Tignes-le-lac, lue à la lumière de ce repère temporel de 1977, prend une épaisseur particulière : à gauche de la photographie, l'urbanisme est confié à une seule société concessionnaire, celle de Pierre Schnebelen, qui maîtrise le foncier, la promotion immobilière et la gestion du domaine skiable. Il construit le quartier du Lavachet de 1965 à 1974. De l'autre côté du lac de Tignes, donc hors champ de la photographie, ce sera le quartier du Val Claret à partir de 1968. Les deux opérations permettent de porter la capacité de Tignes de 2400 à 13 000 lits au total . Le modèle consiste à rentabiliser les investissements immobiliers par les revenus des pistes. Parallèlement, à partir de 1970, Schnebelen aménage donc le glacier de la Grande Motte et renforce la liaison avec le domaine skiable de Val d'Isère (Espace Killy). Le premier forfait commun voit le jour en 1971. On peut désormais skier à Val d'Isère jusqu'à 3450 mètres d'altitude et toute l'année à Val d'Isère. Après 1977, non seulement la commune influe sur l'implantation des nouvelles pistes et leur gestion, mais elle reprend aussi la main sur son urbanisme : tout au long des années 1980 apparaissent des constructions plus petites, inspirées du bâti traditionnel de montagne, des lotissements de « chalets », à échelle plus humaine, soit individuels (à gauche de la photographie, devant les immeubles) soit semi-collectifs (à droite au premier plan du village.) Le nouveau tissu urbain reste organisé autour de l'espace central d'arrivée des pistes, qui descendent des sommets dominés par la Pointe du Lavachet à gauche. Elle-même largement équipée de râteliers pare-avalanche. Les canons à neige parsèment toutes les pentes, particulièrement bien visibles au premier plan. L'été fait aussi apparaître des courts de tennis, à gauche à l'arrière-plan du village, un des équipements destinés à développer l'activité en station hors saison de ski, de même que le centre nautique installé sur le lac et les pistes VTT (Vélo Tout Terrain). (France Harvois, 2009)