Retenue collinaire à proximité du Col de l'Iseran, en bordure de la route RD902. À l'arrière-plan la pointe du Front (2960 mètres). Prise de vue en bordure de la route RD902 qui mène au Col de l'Iseran à partir de Val d'Isère.
2006 (08 octobre)
2006
Présentation
Une retenue collinaire est un lac artificiel, implanté sur un replat, comme ici sur les pentes du Col de l'Iseran, pour stocker de l'eau qui alimentera ensuite les canons à neige. L'eau est pompée dans la rivière Isère, au Fornet, hameau de Val d'Isère, dans le fond de vallée à 1930 mètres, 770 mètres plus bas. Cette retenue alimente durant l'hiver les canons à neige installés sur le Glacier du Pisaillas et le vallon de l'Iseran. Les retenues de ce type découlent entre autres du réchauffement climatique. Solution d'appoint à ses débuts, l'enneigement artificiel est devenu un argument commercial, chaque station mettant en avant le nombre de ces canons. Le cap des 3000 mètres pour leur installation a été franchi en 2004 sur le Glacier de Tignes, puis Val d'Isère a suivi avec le Glacier du Pisaillas. Les canons à neige ne peuvent aider les stations à ouvrir plus tôt mais peuvent assurer le retour skis aux pieds aux bas de pistes ou prolonger la tenue de la couche neigeuse en fin de saison. Les retenues collinaires sont de plus en plus grandes : la Savoie en compte 18, dont 4 d'une capacité supérieure à 100 000 m3, la plus importante étant depuis octobre 2008 celle des Arcs 2000, la première classée « grand barrage » avec ses 400 000 m3 d'eau. Il faut 1m3 d'eau pour obtenir 2m3 de neige, la couverture d'un hectare de piste nécessite donc environ 4000m3 d'eau. La consommation en eau des canons diminue d'autant la ressource en eau disponible pour d'autres activités (eau potable) : lorsque les canons tournent à plein l'hiver, l'eau disponible est de plus prisonnière du gel, donc rare. Au printemps, la neige de culture, 50 fois plus dure et 4 fois plus dense que la neige naturelle selon certaines études scientifiques, fond plus tard et les conséquences indirectes sur le régime des eaux à l'aval sont encore mal connues. Elle raccourcirait la saison de végétation déjà brève à cette altitude et aurait aussi tendance à imperméabiliser les sols qu'elle recouvre en facilitant le ravinement et l'érosion. Cette retenue du Col de l'Iseran a été construite durant l'été 2004-2005 dans la zone auparavant protégée de la Réserve naturelle de l'Iseran, limitrophe du cœur de Parc. 1500 hectares ont été déclassés de leur statut en 2000 pour permettre des travaux d'amélioration et d'entretien du domaine skiable de Val d‘Isère. En contrepartie a d'une part été créée une autre réserve naturelle, celle de la Bailletaz, d'une superficie de 500 hectares et d'autre part trois autres zones riches en flore bénéficiant d'un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope. Ces mesures y protègent par exemple la végétation typique de zone humide. (France Harvois, 2009)à