Falaise du Mont (constituée de de cargneule) à Sardières. Prise de vue depuis la route RD83 d'Aussois vers Sardières.
2006 (03 octobre)
2006
Présentation
Ces cheminées de pierre claire donnent à ce paysage une allure chinoise encore accentuée par la forêt de conifères dont elles émergent. Il s'agit de cargneule, pierre calcaire tendre, roche carbonatée que l'érosion a fait sortir d'une gangue de matériaux plus mous. Le nom géographique correct est en réalité « cornieule », terme suisse qui désigne ce que l'on appelle dans d'autres régions du monde « doigts de fée » ou « dolomite ». Ce site porte s'appelle la falaise du Mont, mais le piton porte aussi le nom ancien de roche None, sans doute en référence à une ancienne tranche horaire (none = la neuvième ?). Elle ne fait plus office de repère temporel solaire mais de site d'escalade sauvage. La falaise a été aménagée et équipée spontanément par des passionnés aux prises avec cet itinéraire côté du 6b au 8a (8c et 9a étant le niveau le plus difficile) L'escalade est à bannir sur ce site de février à fin mai car nidifie là un couple de faucon pèlerin. Ce rapace, espèce protégée, est très craintif : il commence à crier lorsqu'il détecte une présence à plusieurs centaines de mètres. Au pied des cargneules, la forêt de pins sylvestres abrite cerfs et chevreuils, qui y trouvent abri à deux pas d'un champ de moutarde, plus ouvert, qu'ils viennent brouter. Cette juxtaposition très proche de deux milieux très différents, l'un cultivé, l'autre forestier, cette « lisière » favorise les ongulés sauvages. On trouve dans la forêt des épines vinettes et du genévrier, et une zone où prospère la bruyère des neiges, espèce protégée. La prairie recèle quelques plantes messicoles, c'est-à-dire liées aux moissons, telles le bleuet et le coquelicot. Sur les rochers, pousse la saxifrage fausse diapensie. Les oiseaux comme les engoulevents côtoient les cailles et les lièvres bruns. (France Harvois, 2009)